Donner la parole aux jeunes d’ici et d’ailleurs
Introduction
Migration humaine, les définitions
La migration est un déplacement.
Le migrant est une personne qui change de pays pour trouver un emploi ou à cause de la situation politique de son pays.
L’immigration est le mouvement des personnes arrivant dans un pays.
Un immigré est une personne qui arrive dans un pays.
L’émigration est le mouvement des personnes quittant leur pays.
L’émigré est une personne qui quitte un pays.
1. Les migrations, un phénomène complexe
Pourquoi choisir de parler des migrations dans le contexte d’une campagne de sensibilisation ?
Les migrations et la problématique des réfugiés sont souvent présentées du point de vue de l’Europe, tandis que les causes des migrations et la situation dans les pays d’origine des migrants sont souvent ignorées.
Il existe beaucoup de représentations tronquées ou erronées sur les migrations. Certains croient que la migration en Europe est un phénomène récent. D’autres assimilent l’image du migrant à un sans papier, un clandestin, un profiteur, un criminel ou à une éternelle victime sur laquelle il faut s’apitoyer, venant de pays sous-développés mal-gérés en proie à des conflits armés.
L’objectif général de cette campagne d’éducation est d’inviter les jeunes, les enseignants et les animateurs à confronter leurs représentations des migrations internationales à des réalités complexes et multiples. Il s’agit de décoder les rapports de force entre les pays du Sud et du Nord, de prendre conscience des nombreuses discriminations dont font l’objet les migrants, tant dans les pays de départ que dans les pays d’arrivée.
1.1 Déséquilibre des relations Nord-Sud
L’écart des niveaux de richesses et de bien être des uns et des autres est le facteur déterminant qui incite les personnes à migrer.
Pour documenter l’hétérogénéité des situations dans les différents pays, ils sont répartis dans trois groupes dont les frontières ne sont pas figées :
Les pays soi disant « développés » concentrent plus des deux tiers des richesses mondiales. L’Europe continentale est la zone présentant la plus forte concentration de pays développés.
Les pays émergents : ces pays, dont la liste n’est pas clairement établie, connaissent une croissance économique rapide, leur niveau de développement humain s’accroît, et ils sont en train de rattraper le niveau économique des pays riches.
Les pays les moins avancés sont officiellement recensés par l’ON, cumulent une grande pauvreté, une forte vulnérabilité. La liste des PMA compte 48 pays en 2016 dont la plupart en Afrique (34), 9 en Asie, 1 en Amérique, 4 en Océanie.
Ces catégories impliquent une certaine hiérarchisation et malheureusement ne soulignent pas l’interdépendance entre ces différents mondes.
En effet, l’écart entre les pays riches et les pays pauvres, remonte à la période coloniale. Au début des années 1500, les pays d’Europe ont commencé à explorer et à coloniser le reste du monde. Si cela a été possible, ce n’est pas parce que les européens étaient plus intelligents ou plus riches, ou plus civilisés que les autres, mais bien parce qu’ils étaient mieux armés. Plusieurs des pays qui furent colonisés étaient plus avancés au point de vue culturel et technique, mais moins bien armés, ils furent vaincus et colonisés. On n’a qu’à penser aux pays d’Asie, d’Amérique du Sud et d’une partie de l’Afrique, qui possédaient un niveau de civilisation comparable ou supérieur à celui de l’Europe mais où la connaissance des armes à feu était limitée.
Par la force des armes, les pays européens ont fait en sorte que les ressources humaines et naturelles des pays colonisés soient mises à leur service. Tel pays allait désormais produire du coton, tel autre du cacao, ou du café, ou des bananes, etc. Les travailleurs de ces pays allaient recevoir un salaire très bas afin d’abaisser le plus possible les coûts de production et de hausser au maximum les profits. Cela a permis le développement et l’industrialisation des pays du Nord. Aujourd’hui, il n’y a plus de colonie, mais le mal est encore présent et les pays les moins avancés, principalement regroupés au Sud sont encore exploités économiquement par les pays du Nord. Entretemps, l’inégalité de répartition des richesses a pratiquement triplé depuis lors. Le rapport entre le revenu par habitant des pays développés et celui des pays les moins avancés est très grand. La moitié des richesses du monde est dans les mains d’une infime minorité. Les 47% des habitants les plus pauvres de la planète survivent avec seulement 5% de la richesse produite dans le monde.
Ces inégalités de revenus sont à l’origine des inégalités dans les conditions de vie : alors que dans les pays riches, le taux d’accès à l’eau potable ou le taux d’équipement des ménages avoisinent les 100%, le quart des habitants du monde vit en dessous du seuil de pauvreté, 800 millions de personnes sont sous-alimentées, et 800 millions vivent dans des bidonvilles.
1.2 Le changement climatique et ses conséquences.
L’Afrique n’est responsable que de 3,8 % des émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde. Et pourtant, du Sahel à la corne de l’Afrique, et jusqu’au sud du continent, les pays africains subissent de plein fouet les effets dévastateurs de sécheresses et d’inondations de plus en plus sévères. Ils souffrent de conditions climatiques de plus en plus extrêmes qui tarissent ou submergent leurs champs. Ces changements climatiques provoqués par les occidentaux provoquent des famines, des guerres et par conséquent l’exil de milliers de personnes en Afrique.
1.3 Les migrations, un phénomène nouveau d’une ampleur sans précédent ?
Depuis le milieu des années 70 et la mise en place des politiques de contrôle et de fermeture des frontières en Occident, les migrations sont perçues comme un phénomène nouveau, d’une ampleur sans précédent et incontrôlables.
Mais l’homme a migré de tout temps. Si on prend uniquement les 500 dernières années on peut distinguer trois grandes phases.
La plus grande migration forcée a eu lieu au 17 siècle lorsque 10 à 20 millions d’Africains furent privés de liberté pour être vendus comme esclave en Amérique.
Au 19 siècle trente millions d’Européens migrèrent aux Amériques à la recherche d’une meilleure vie.
Au 20ème siècle en Asie, trente millions d’Indiens et plusieurs millions de Chinois quittèrent leur pays pour aller travailler en Afrique du Sud.
Il faut dire que les migrations n’ont pas toujours été perçues comme une menace en occident. En fonction des besoins et du développement de l’économie, les pays occidentaux ont attiré la main d’œuvre notamment au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale ; pour reconstruire et relancer l’activité économique. Après la crise des années 70 et jusqu’à aujourd’hui, ces Etats ont choisi de refermer les frontières au migrants, favorisant l’explosion de la clandestinité et l’exploitation des travailleurs non-qualifiés.
1.4 Le flux des migrations
L’Union européenne est souvent présentée comme la région devant faire face à cet afflux considérable des migrants. Or contrairement à une idée reçue, l’essentiel des migrations dans le monde s’effectue à l’intérieur ou entre les pays en développement. Les migrations du Sud vers le Nord représentent, en faite qu’un tiers des migrations internationales.
2. Education à la citoyenneté mondiale
2.1 Description de la campagne de sensibilisation « Partir ».
Pour permettre aux élèves de confronter leurs représentations à des données complexes et multiples, d’une part nous avons proposé des projets pédagogiques et d’autre part, nous avons crée et compilé du matériel pédagogique accessible sur ce site web.
Les objectifs de la campagne de sensibilisation
Amener les jeunes à concevoir les migrations comme un phénomène lié à la nature humaine, existant depuis toujours.
Amener les jeunes à contextualiser les situations de migration pour en comprendre les causes, les conséquences et les enjeux.
Amener les jeunes à analyser les liens réciproques entre migrations et développement.
Inciter les élèves à s’interroger sur les notions d’identités et d’intégration.
Contact
IKL centre de documentation et d’animations interkulturelles
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